La revanche des accents

Je m’appelle René. Sans doute à cause de l’accent aigu de mon prénom, j’ai toujours eu une grande sensibilité pour la cause du multilinguisme sur Internet. Moi qui suis un utilisateur précoce d’Internet, j’ai dû prendre mon mal en patience avant que mon prénom ne cesse de se faire systématiquement massacrer par les serveurs de courrier électronique. Et j’ai encore le souvenir de l’époque pas si lointaine où il fallait convertir les caractères accentués du français en équivalents ASCII pour qu’ils s’affichent correctement sur une page Web. Heureusement, cette époque est révolue, et les internautes qui, comme moi, n’ont pas l’anglais comme langue maternelle se sentent désormais un peu moins marginalisés sur Internet.

Mais nous avons d’autres raisons de nous réjouir, car la prise en charge des autres langues sur Internet s’étend de plus en plus aux noms de domaine depuis l’apparition des noms de domaine internationalisés ou IDN, pour Internationalized Domain Names. C’est ainsi que l’on désigne les noms de domaine qui contiennent un ou plusieurs caractères non-ASCII, comme les caractères accentués du français (y compris les ligatures) et les caractères non latins comme ceux de l’arabe ou du japonais. En France (dans le .FR), les IDN ont été lancés le printemps dernier, et depuis lors, on peut accéder au site de la vénérable Académie française en tapant www.académie-française.fr. Avez-vous remarqué les accents? Avouez que c’est mille fois mieux que www.academie-francaise.fr. Ça fait plus chic aussi.

Pour qu’un IDN mène à bon port, il doit être traduit en une suite de caractères ASCII appelée Punycode. Pour academie-francaise.ca, cela donne xn--acadmie-franaise-npb1a.fr. Toutes les versions récentes des navigateurs d’usage courant (Internet Explorer, Google Chrome, Firefox, Safari, Netscape, Opera) sont compatibles avec les IDN. En principe, on peut utiliser un IDN comme n’importe quel autre domaine, mais la chose étant encore relativement nouvelle, il peut arriver que les formes Punycode resurgissent à l’occasion.

IDN_BAMDans le .CA, les IDN ont été lancés le 14 janvier 2013. Imaginez ma joie de pouvoir enfin accéder au site internet de mon entreprise, La Boîte à mots, sans avoir à en déposséder le nom de ses deux accents. Désormais, laboîteàmots.ca et laboiteamots.ca mènent au même endroit!

L’avènement des noms de domaine internationalisés fait tomber un autre bastion de l’hégémonie de l’anglais sur Internet. Comment ne pas se réjouir de voir ainsi le réseau des réseaux s’adapter toujours un peu plus à la réalité du multilinguisme. Après tout, la majorité des internautes ne parle-t-elle pas une autre langue que l’anglais?

René Morin

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Contrer les abus pédosexuels

À la Boîte à mots, nous avons le privilège de nous investir professionnellement au service de quelques nobles causes, à commencer par la lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants. Cela fait plus de huit ans que nous travaillons pour le Centre canadien de protection de l’enfance, qui est l’un des principaux acteurs de cette lutte au Canada. Le Centre administre notamment Cyberaide.ca : la centrale canadienne de signalement des cas d’exploitation sexuelle d’enfants sur Internet. Depuis sa création en 2002, Cyberaide.ca a reçu plus de 60 000 signalements de pornographie juvénile, de leurre d’enfants, de tourisme pédophile, de prostitution d’enfants et de trafic d’enfants. Chaque signalement fait l’objet d’une analyse approfondie, et toute activité jugée criminelle est aussitôt portée à l’attention du corps de police compétent.

Cyberaide.ca : La centrale canadienne de signalement des cas d'exploitation sexuelle d'enfants sur InternetLes efforts de Cyberaide.ca s’unissent à ceux de ses homologues à l’étranger, tous réunis sous la bannière d’INHOPE (International Association of Internet Hotlines). Avec Internet, l’exploitation sexuelle des enfants transcende les frontières, et la solution passe par la mobilisation des internautes consciencieux, des organismes de protection de l’enfance et des instances policières. D’où l’importance du signalement.

Dans un communiqué diffusé ce matin, INHOPE annonce qu’un signalement anonyme transmis à l’Internet Watch Foundation (l’équivalent de Cyberaide.ca au Royaume-Uni) a mené à l’inculpation d’un dangereux abuseur d’enfants et au sauvetage de trois enfants victimes. L’homme de 32 ans a plaidé coupable à 31 chefs d’abus pédosexuels! Tout cela grâce à un simple signalement anonyme. Vous aussi pouvez contribuer à la lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants. Au Canada, signalez vos inquiétudes à Cyberaide.ca.

La Boîte à mots est fière d’être associée à une telle initiative par l’entremise de ses services de traduction, de relations publiques et de relations de presse.

René Morin