2015 est arrivé! Au cas où vous auriez oublié de réfléchir à vos résolutions du Nouvel An, permettez-moi de vous en suggérer quelques-unes sur un thème important : votre cerveau.
Comme tous les organes de votre corps, votre cerveau ne s’en portera que mieux si vous lui faites faire de l’exercice. « C’est ce que je fais à longueur de journée », me direz-vous. Je vous le concède, la traduction est une activité pour le moins… cérébrale. D’ailleurs, du fait même que vous maîtrisez au moins deux langues depuis sans doute très longtemps, votre cerveau fonctionne déjà de manière plus efficace que celui d’une personne unilingue. C’est ce qui ressort d’une étude fraîchement publiée dans The Journal of Neuroscience. Qui plus est, soulignent les chercheurs, plus vous parlez de langues, plus vous stimulez votre activité cérébrale et plus vous repousserez le déclin de vos facultés mentales avec l’âge. Cette gymnastique cérébrale, pensent les neuroscientifiques, pourrait même protéger votre matière grise contre les ravages de l’Alzheimer et d’autres formes de démence. Ainsi donc, en 2015, pourquoi ne prendriez-vous pas la résolution d’apprendre une nouvelle langue?
Voici d’autres suggestions de résolutions pour fortifier votre cerveau en 2015.
Bougez!
Le cerveau bouillonne d’activité; il n’arrête jamais. De ce fait, il a de grands besoins d’oxygène. Pour bien oxygéner le cerveau, il n’y a rien comme l’activité physique, car elle stimule la circulation sanguine et donc le transport de l’oxygène au cerveau. Selon une étude américaine, la pratique régulière d’une activité aérobique permettrait en plus de ralentir le déclin cognitif et d’inverser le processus de vieillissement du cerveau. Trente minutes d’activité physique modérée (p. ex. marche rapide) cinq fois par semaine feront des miracles pour votre cerveau.
Pensez aussi à consommer des aliments riches en fer, car ce minéral fixe l’oxygène dans le sang et assure son transport au cerveau. Il contribue aussi à la production de dopamine, qui a un effet sur l’attention. Une carence en fer nuit donc aux performances intellectuelles, en particulier chez les femmes. On trouve du fer dans les viandes rouges, les abats, les mollusques, les légumes verts, les légumineuses et les pains et céréales à grains entiers. Beaucoup de farines et de céréales sont en outre enrichies de fer.
Faites le plein d’antioxydants
Les antioxydants protègent le cerveau contre les ravages des radicaux libres, sous-produits toxiques des réactions chimiques qui s’y produisent en permanence. Les petits fruits (bleuets, framboises, mûres, canneberges, fraises) sont une excellente source. De manière générale, les antioxydants sont très largement présents dans les fruits et légumes. Et plus ces derniers sont colorés, plus ils en contiennent. La tomate, si riche en lycopène, est un bon exemple. Pour vous familiariser avec les grands groupes de substances antioxydantes et les aliments qui en sont riches, consultez cette liste.
Ne négligez pas vos oméga-3
Les oméga-3 sont des acides gras dits essentiels parce qu’ils ne sont pas synthétisés par l’organisme et qu’ils ne peuvent lui être apportés que par l’alimentation. Chaque année apporte son lot d’études sur les bienfaits des oméga-3 pour le cerveau : amélioration de la mémoire et de l’intelligence, augmentation du volume de la matière grise, prévention des maladies mentales et j’en passe. Les poissons gras (maquereau, saumon, sardine, hareng, truite) sont particulièrement riches en oméga-3. En plus, l’huile de poisson stimulerait la production de la sérotonine : l’hormone du bonheur! On trouve aussi des oméga-3 dans certaines huiles végétales (soya, canola), dans les noix et dans les graines (lin, chanvre, chia, citrouille), mais les oméga-3 d’origine marine sont à privilégier parce que nettement plus efficaces pour la santé du cerveau. Pour en savoir plus, consultez ce dossier.
Prenez un petit-déjeuner complet
C’est prouvé : prendre un petit-déjeuner améliore les performances intellectuelles et réduit le déclin de la mémoire et de la concentration en avant-midi. Ces effets sont d’autant plus marqués lorsque le petit-déjeuner est riche en glucides. C’est que le cerveau carbure au glucose, et que les glucides en sont en quelque sorte le « fournisseur officiel ». Le cerveau mobilise à lui seul plus de la moitié du glucose disponible. Et comme il n’est pas apte à en faire des réserves, il faut lui en apporter quotidiennement. Pour atteindre et garder le taux de glucose sanguin souhaité, il faut privilégier les sucres complexes (pâtes, riz et autres féculents) aux sucres simples (confiseries, sucres ajoutés, jus de fruits) parce que les sucres complexes sont libérés progressivement dans le sang et fournissent ainsi, après digestion, un apport constant de glucose au cerveau et aux autres organes qui en ont besoin. On recommande également de consommer un peu de protéines au petit-déjeuner et d’éviter les aliments très gras ou peu nourrissants.
Collègues traducteurs, sachez en outre que la complexité et la durée d’une tâche mentale conditionnent notre consommation de glucose par le cerveau. Autrement dit, plus on se creuse les méninges, plus on a besoin de glucose! Raison de plus pour ne pas négliger la qualité de votre petit-déjeuner, surtout qu’après une nuit de jeûne, votre cerveau a bien besoin de glucides pour se mettre en route.
Buvez souvent
N’attendez pas d’avoir soif pour boire. Plusieurs études montrent qu’une légère déshydratation provoque une altération plus ou moins prononcée des capacités intellectuelles, notamment la mémoire à court terme et la concentration. Or la soif est justement un signe de déshydratation. Pour bien soutenir l’activité neuronale du cerveau, il faut boire au moins 1,5 litre d’eau par jour, ce qui correspond à environ huit verres d’eau. Sans compter qu’une bonne hydratation peut littéralement vous éviter bien des maux de tête!
Ces quelques recommandations n’ont finalement rien de bien révolutionnaire. Il s’agit pour l’essentiel de se donner une alimentation saine et équilibrée et de faire de l’exercice régulièrement. La beauté dans tout cela, c’est que ce qui est bon pour le cerveau l’est aussi pour le reste du corps. Un esprit sain dans un corps sain : n’avez-vous pas déjà entendu cela quelque part?
René Morin
Vous avez aimé ce billet? Partagez-le!